La Fatigue culturelle est un projet d’entreprise fictive de détournement culturel créé en 2014. Ses réalisations se définissent par un humour caustique et par des propensions extra-artistiques. Elle déroge des territoires de l’art pour mieux dialoguer avec le réel.

La Fatigue culturelle s’approprie le visuel et la nomenclature de la Fabrique culturelle pour ainsi interroger, de manière critique, les rouages de la vocation culturelle. Que l’on soit artiste ou travailleur culturel, l’entreprise a pour tâche de cibler les répercussions du désintérêt étatique sur les diverses et multiples parties qui composent le champ artistique. Son programme est donc tout autant politique qu’artistique.

Les projets sous son appellation sont reconnaissables par l’entremise de son logo qui détourne celui de la Fabrique culturelle, initiative de la télévision provinciale Télé-Québec, productrice de courtes capsules vidéo ayant pour sujet la créativité québécoise et qui, dans ses tout débuts, avait soulevé l’ire du milieu artistique puisqu’elle n’offrait aucune redevance aux artistes pour les œuvres qui y étaient diffusées. La Fatigue culturelle propose donc de détourner l’origine du terme de la Fabrique culturelle en s’appropriant son aspect visuel afin de questionner et de problématiser l’industrialisation de la création que soutient, volontairement ou non, l’ensemble du réseau culturel.

Par le passé, la Fatigue culturelle a créé le Curriculum vitae d’un gouvernement du désastre, répertoriant tous les affronts (281, pour être précis) aux droits et libertés du gouvernement Harper. L’œuvre de 7 pieds par 3 pieds fut exposée à Axenéo7, à Gatineau, dans le cadre de l’exposition collective Monuments aux victimes de la liberté, commissariée par les Entrepreneurs du commun (Mélanie Boucher, Nathalie Casemajor, André-Louis Paré et Bernard Schütze).

 

La Fatigue culturelle a également été fière « non-commanditaire » de la Journée sans culture, en octobre 2015, pour laquelle elle a offert un service de lavage de linge sale pour les artistes qui voulaient participer aux discussions se déroulant au Théâtre aux Écuries. Dans le cadre de cette journée de grève symbolique, son logo a été placardé à l’intérieur du théâtre. Cette participation a finalement fait l’objet de la publication « Troubler la fête, rallumer notre joie », lancée en octobre 2016, posant les assises des réflexions entamées lors de la journée sans culture.